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Friday, January 28, 2011

Mémoires d'Hadrien

Comme enfant j'avais (comme tout le monde, non?) une petite phase d'intérêt pour les Grecques et Romains. Je lisais surtout leur fables dans la version de Gustav Schwab (très renommée comme classique de la littérature d'enfant ou d'adolescent et publiée au 19ème siècle) en Allemagne et quelques biographies/romains classiques sur Rome et ses guerres. Les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar sont peu comparables à ces œuvres de mon enfance à fois plus héroïques et moins philosophiques. Le romain mélange en fait précision d'histoire et réflexion humaine d'une façon qui me paraît presque unique ou pour laquelle je ne trouve pas de point de comparaison en tout cas.

Effectivement, Yourcenar s'est servie de la vie d'un des grands empereurs romains en étant fidèle aux faits historique mains en interprétant son raisonnement, ses pensées et finalement sa vie. Le livre est conçu comme un sort de testament de la vie d'Hadrien censée d'aider et instruire un jeune homme (le futur Marc Aurèle) qui Hadrien avait installé comme futur empereur par le système adoptif de succession au trône de l'époque. Hadrien met en perspective son enfance en Espagne, son fort intérêt pour la culture grecque, son attirance par les beaux arts, ses années de guerrier, finalement son accession au trône d'empereur et suivant son règne. Il en tire des leçons, se vante comme modèle plus valable que son prédécesseur trop agressive militairement Trajan.

C'est vraiment un beau livre qui fait réfléchir à la fois sur des questions politiques militaires ainsi que reformes, Rome son époque et son importance dans l'histoire, la sexualité d'aujourd'hui et de ce temps.

Deux aspects seulement je voyais avec un regard critique pendant ma lecture. D'abord Hadrien supprimait une révolte juive dans les alentours de Jérusalem, détruisant la ville, interdisant au juif d'y accéder et tuant plus que 500,000. Son rhétorique bien qu'il se pose comme être très humain sur ce sujet et d'une dureté surprenant qui s'accorde peu avec le reste du livre et qui semble si moralisateur qu'elle laisse croire que Yourcenar y prend position en insérant un antisémitisme historique que Sartre dénonçait presque au même temps.

Le deuxième point concerne la vie amoureuse d'Hadrien qui se réclame adhérent de la pensée littéraire et intellectuelle mais pour qui la jeunesse semble d'être la seule beauté qui compte. Même en vieillissant il ne fréquente qu'un jeune (surtout mais pas seulement) homme après l'autre dont il y aurait eu un le souvenir duquel lui tourmente jusqu'à son mort, mais celui meurt jeune et le souvenir qui reste de lui aussi est basé sur sa beauté et sa naïveté. Peut-être suis-je trop moderne (mais pas postmoderne) en réclamant le besoin d'une relation stable de longue durée, mais ce modèle que Hadrien suit ici semble si peu convenir avec un être réfléchissant et autant basé sur des superficialité du corps (qui sont satisfaisant et important évidemment, mais combien de temps dure cela?) que je ressentais plutôt de la pitié pour lui (et en extension l'auteure) en ce qui concerne ce sujet.

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