My photo
Berlin, Frankfurt, Paris, Chapel Hill, Boston, Istanbul, Calgary, Washington DC, Austin, Tunis, Warszawa and counting
Showing posts with label France. Show all posts
Showing posts with label France. Show all posts

Wednesday, August 06, 2014

Piketty sur Sciences Po

Du "Capital au XXIe siècle" de Thomas Piketty

En 1872, Émile Boutmy créait Sciences-Po en lui donnant une claire mission : "Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment elles-mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu'en invoquant le droit du plus capable. Il faut que, derrière l'enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supériorité dont le prestige s'impose, de capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie."

Monday, August 04, 2014

Jorge Semprun sur Faulkner

de "L'écriture ou la vie"

- Vous m'avez parlé de Faulkner, d'Absalon! Absalon! Le roman se trouvait aussi dans la bibliothèque de Buchenwald... Vous l'avez lu en allemand.

- Voilà, lui dis-je. Faulkner, vous savez le goût que j'en ai. Sartoris est l'un des romans qui m'a le plus marqué. Mais Absalon! Absalon porte à l'extrême, de façon obsessionnelle, la complexité du récit faulknérien, toujours construit en arrière, vers le passé, dans une spirale vertigineuse. C'est la mémoire qui compte, qui gouverne l'obscurité foisonnante du récit, qui le fait avancer... Hemingway construit l'éternité de l'instant présent par les moyens d'un récit quasiment cinématographique... Faulkner, quant à lui, traque interminablement la reconstruction aléatoire du passé: de sa densité, son opacité, son ambiguïté fondamentales.

Tuesday, January 28, 2014

Poor Economics

I hate reviewing my readings with too much delay and not enough time on my hands, in the process not doing either these books nor my blog due justice. And this especially when it comes to a gem such as Poor Economics by Abhijit V. Banerjee and Esther Duflo. The authors navigating between Scylla (William Easterly) and Charybdis (Jeffrey Sachs) introduce randomized controlled testing into development economics trying to determine what really matters for life choices of the poor.

There is no clear storyline to their book, which makes reading it a bit chopped at times, but that's also simply the point I think. There is no clear theoretical explanatory narrative to life and those who pretend that they know one are deceiving themselves. Duflo & Banerjee concentrate on simple, individual decisions such as why the poor do not vaccinate their children sufficiently, or only send their gifted kid to school. Really an extremely interesting insight in the reality that development programs collide with in the field.

Sunday, December 29, 2013

Les Racines du ciel

J'avais beaucoup aimé le livre de Romain Gary sur la ségrégation et les racismes aux Etats-Unis Chien blanc, je m'attendais à beaucoup de son bouquin Les Racines du ciel alors. Malheureusement ces espoirs ont été déçu. Gary ici décrit la lutte Kohlhaasien d'un écologiste prêt à tout pour préserver les éléphants que les Européens tuent en Afrique pour le plaisir. Il y mélange les expériences de ses protagonistes dans l'Europe de la deuxième guerre mondiale, des camps mais aussi des viols commis par des soldats soviétique à leur entrée en Berlin. un drôle de mélange qui ne convainc guère et qui en plus s’étend sur beaucoup trop de texte et surtout trop de répétition comme si l'auteur avait besoin de se rassurer soit-même sur les sentiments qu'il faisait avancé ses personnages.

Ces Français, fossoyeurs de l'euro

Arnaud Leparmentier est un des rédacteur en chef du Monde et un éditorialiste que je 'aime beaucoup. Son livre Ces Français, fossoyeurs de l'euro a gagné une prix pour la livre politique de l'année 2013 en France et le sujet m’intéressait. C'était un peu un évidence que je me le suis procuré alors. Il ne m'a pas vraiment convaincu par contre. Déjà, le texte donne plus l’impression d'être une collection des courtes essais sur l'histoire de l'euro que d'avoir une fil conducteur. Ce qui est de plus, j'ai du mal à croire à une version de l'histoire si concentré sur des individus (des hommes et femmes politiques) et leurs interactions. C'est intéressant de lire ces anecdotes mais je ne sais pas à quel point ils sont décisifs pour avoir vraiment déterminé la façon que l'histoire s'est développé. Une lecture intéressante alors, mais je m'attendais à un point de vue plus globale, un récit moins anecdotique et plus révélateur.

Tuesday, October 22, 2013

Oublier Berlin

Jean-Yves Cendrey commence son livre Oublier Berlin avec une citation de Céline qui peut être lu symbolique pour la ville qu'il décrit ainsi: "Pluie, soleil, ou neige Berlin a jamais fait rire, personne!"

Cendrey s'est mis dans ma cœur par une drôle de façon, par son dépit de Berlin. A un moment où tout le monde semble s'approprier la ville, où même les expatriés hipsters s'auto-proclament innocent du sacking (en autres mots: le changement) de Berlin, cet auteur français parle d'une ville qu'il trouve froid, sans charme, dans un pays qui vit une résurgence de l’extrême droite où les attentats sur les maisons d'habitations des demandeurs d’asiles paraissent quotidien. C'est le Berlin, l'Allemagne de Mölln, de Rostock-Lichtenhagen, directement après la réunification avant ni les touristes ni les expatriés avait découvert la ville. 

Années glorieuses soi-disant, sauf que Cendrey n'aimait pas la ville. Il s'échauffe sur le comportement bien berlinois de toujours gueuler sur son voisin (un vrai Berlinois ça se fait remarquer par sa Berliner Schnauze - sa gueule de gueulard), il s'échauffe du temps, des administrateurs, des policiers. Et il a raison évidemment, la ville qu'il décrit était (et l'est) moche, les gens n'y sont pas trop sympa et il n'y a toujours pas particulièrement de style (hors de quelques quartiers en vogue du centre-ville).

Un aperçu d'un Berlin qui n'existe plus où qui existe - en partie - encore mais qui a été couvert par un nouvelle image celle d'un Berlin arm aber sexy (pauvre mais sexy) peuplé par par des gens hips du monde entier. Un aperçu qui vaut bien le coup en plus. Et d'ailleurs autant que Cendrey avait raison, autant que je suis d'accord avec lui, je reste un fier Berlinois et Cendrey évidemment y vit de nouveau depuis un décennie maintenant. Je suis curieux de voir ce qu'il a écrit sur Berlin ces derniers années au fait.

Wednesday, October 09, 2013

Rue des voleurs

Un cadeau je n'avais jamais étendu parler ni Mathias Énard ni de son livre Rue des voleurs. Et pourtant le sujet a été presque obliger de m'attirer. Un jeune marocain parmi les troubles du printemps arabe, entre une histoire d'amour avec une jeune militante des indignados espagnols et son travail comme bibliothécaire d'un groupe salafiste. Effectivement c'est un récit très beau auquel le lecteur s'attache facilement et qu'il lit vite en conséquence. La fin me paraissant un peu trop mais l'auteur connaît clairement très bien son sujet, c'est à dire la vie des jeunes en Afrique du nord et leur désir pour mais aussi problèmes avec l'Europe.

Sunday, September 01, 2013

Chroniques algériennes (1939-1958)

Les Chroniques algériennes (1939-1958) d'Albert Camus ont récemment été publié en anglais pour la première fois ce qui a suscité des critiques de son livre qui me l'ont fait acheté (en français) - regardez par exemple Paul Berman. Camus publiait sa collection en 1958 comme témoin de son activisme pour l'Algérie de longue date. Il se voit du fait comme algérien qui veut mettre fin à la guerre civile au pays qu'il ne regarde pas comme guerre d’indépendance parce qu'il est évident pour lui que les Français d'Algérie sont Algériens eux aussi. Il se réclament aussi de l'autorité sur la question y ayant travaillé dans les années 30 déjà quand la question ne suscitaient guère de l'intérêt en métropole.

Ce qui est le plus remarquable dans ses articles d'Algérie (écrit en 1939 et 1945) et la réalisation choquant du lecteur naïf contemporain de l'échec total du système gouvernementale coloniale. Il y a des famines en Kabylie dans les années 30, le système scolaire est à terre et il se trouve en place une régime d’apartheid qui fait difficile l'émigration vers la France. Après la deuxième guerre mondiale la situation ne change pas fondamentalement avec et les colons et les Arabes (et Berbères) soumis à une mangue de nourriture. Au même temps qu'une discrimination légale de nourriture est en place qui fait qu'un Européen Algérien reçoit plus à manger qu'un Algérien Arabe ou Berbère.

Ce qui est presque tragique est la croyance tardive et sans doute naïve de Camus qu'une fédération à la Suisse serait toujours possible à la fin des années 1950. Il ne voit pas que ses conceptions d'une identité algérienne au-delà des trois religion sur place voire des différentes ethnies ne sont plus valable dans un contexte de violence et d'affirmation des idées nationalistes. Et pourtant sa vision d'une Algérie démocratique - ethniquement et religieusement mixte et ayant abandonné son système colonial d'apartheid - de mon point de vue aurait offert une voie magnifique pour une meilleure compréhension sur les deux côtés de la Méditerranée en abolissant la fausse dichotomie arabo-musulman pauvre et européen-chrétien riche. Utopique sans doute mais une belle rêve pourtant.

Friday, July 19, 2013

Les Mots

Je lis beaucoup trop vite en ce moment malheureusement - mon emploi du temps m'y aide trop - alors je suis tellement en arrière que mes critiques me paraissent superficielles voire superflues parfois. Mais tant pis, je fais ceci autant pour avoir un compte rendu de mes lectures que tout autre chose. Sartre alors, dont j'ai aimé la trilogie Les Chemins de la liberté que j'avais lu quand je parlais à peine le français (ou au moins je le ressens comme tel aujourd'hui). 

Les Mots est bien différent de cette trilogie sublime ainsi que peu comparable aux drames magnifiques Les Mouches et surtout Huis Clos. Ce petit bouquin est un sort de A Portrait of the Artist as a Young Man en plus jeune et moins catholique. L'auteur y raconte son enfance, sa mère veuve, son grand-père dominant. Il regarde sa famille - qui lui a clairement fournie et plus tard permis une éducation importante - d'un point de vue arrogant qui est impressionnant parfois. Cela en gardant une fausse modestie voire perception ironique de ce qui concerne ses capacités intellectuels de l'époque.

En somme de tout un livre qui pâlit en comparaison avec ce que j'avais lu de Sartre avant, en terme de beauté autant que d'importance.

Monday, June 24, 2013

Marie-Antoinette

Le prix Goncourt est évidemment extrêmement connu dans le monde francophone, beaucoup moins de gens savent quoi que soit sur les frères Goncourt, Jules et Edmond, dont ce dernier a été le fondateur dudit prix. Du fait Edmond et son frère écrivaient des romans naturalistes ainsi que des œuvres historiques. Moi, dans ma recherche de connaitre plus l'histoire voire de la littérature française, je suis tombé sur leur Histoire de Marie-Antoinette de 1858.

Ce serait aller loin de réclamer que ce livre constitue un œuvre indispensable. Les Goncourts prennent une position enhardie pour Marie-Antoinette qui parait presque absurde pour le lecteur d'aujourd'hui. Marie-Antoinette évidemment, fille de Marie-Thérèse l’Impératrice de l'empire Austro-hongrois, est entré dans l'histoire comme la reine aveuglée par sa richesse personnelle de voir la souffrance du peuple et finalement guillotinée sur la Place de révolution (aujourd'hui: Concorde) à Paris. 

La vraie histoire parait beaucoup plus intéressante et j'aimerais bien en savoir plus. Malheureusement les Goncourts sont incapables de la fournir. Pour eux la reine n'a jamais faillie en rien, a été une victime des circonstances voire de la méchanceté des autres, des révolutionnaires autant que des nobles. Il est donc difficile de se former une vraie image de la personnage historique basée sur le récit des frères, de savoir à quel point elle prenait le dessus sur son mari Louis XVI, à quel point elle soutenait la contre-révolution contre la monarchie constitutionnelle, à quel point elle soutenait une invasion étrangère afin de se rétablir sur le trône.

Pour les Goncourts, elle, qui arrive en France, déjà mariée à Louis XVI à peine son ainé, n'est rien qu'une jeune femme jolie qui aime les plaisir, les fêtes, les amis, le théâtre et qui n'arrivent pas à s'accorder à la vie trop contrôlée du cours à Versailles. Finalement elle n'est rien qu'une mère et femme à qui on arrache son mari, ses enfants pour la, in finis, guillotiner en faces de preuves de inexistantes, voire une défense juridique mal-préparé et incluant des assertions d’inceste écrit de son fils de même pas 10 ans (et alors très peu crédible vu les circonstances).

Ce qui reste avec le lecteur après une lecture éclairée en essayant de retenir ce qui les Goncourts n'ont pas pu détournés dans la faveur de Marie-Antoinette, est que la reine a été sans doute une victime tragique de ses circonstances (son arrivée en France très jeune, l'affaire du collier, les reformes échoués de la monarchie absolu engendré par Louis XVI) mais qui y jouaient une rôle aussi. Elle essayât d'influencer la politique, en choisissant des ministres, en communiquant avec des autres acteurs politiques (Mirabeau entre autre!) ainsi que des gouvernements étrangers (notamment ses frères, empereurs d'Autriche  l'un après l'autre). Il parait logique du fait qu'elle soit engagé dans la contre-révolution! Même si je n'en sais pas grande chose sur son importance là-dedans.

Une période très intéressante en toute évidence. Comme toujours il faut lire plus dessus. Un livre trop tendancieux par contre et trop répétitive dans son admiration de la reine. 

Saturday, February 16, 2013

Lords of Finance

For many years people believed [...] that an economic cataclysm of the magnitude of the Great Depression could only have been the result of mysterious and inexorable tectonic forces that governments were somehow powerless to resist. Contemporaries frequently described the Depression as an economic earthquake, blizzard, maelstrom, deluge. All these metaphors suggested a world confronting a natural disaster for which no single individual or group could be blamed. To the contrary, in this book I maintain that the Great Depression was not some act of God or the result of some deep-rooted contradictions of capitalism but the direct result of a series of misjudgments by economic policy makers, some made back in the 1920s, others after the first crises set in - by any measure the most dramatic sequence of collective blunders ever made by financial officials.
Liaquat Ahamed tells the story of 1929, the Great Depression, and the bankers who broke the world in his Lords of Finance. He focuses extensively on the main financial protagonists of the time (most importantly: Hjalmar Schacht, Benjamin Strong, Montagu Norman, Émile Moreau) as well as their antagonists (mainly: Keynes) in order to recount the policy failures that led from the Paris peace conference in 1919 to German hyperinflation in the 1920s and ultimately to the bust of 1929 and the ensuing global depression. His book is a gripping piece of personalized historical writing.

Most eerily and pertinent for today are undoubtedly the many similarities of the situation in Europe at the moment with what happened at the time. While policy makers clearly have drawn some lessons from the past and the kind of complete societal and economic breakdown of the 1930s has not repeated itself, there are enough worrisome comparisons that still apply. Whereas today the PIIGS owe more than they will be able to pay, at the time it was Germany stuck in the same situation. And while back then it was the strict adherence to the gold standard that worsened the economic situation in the UK, US, and Germany, it is today the Euro, which forces Spain and others through a deflationary, low growth (even recessionary), high unemployment period.

Of course superficially comparable situations will not necessarily result in the same horrifying course of events, but a study of the past makes one also painfully aware of how much of déjà vû the structural monetary and financial problems of the European debt crisis really is.

Aurélien

 Quoi dire sur Aurélien de Louis Aragon? Il semble presque bizarre qu'une personne comme moi - prétendue rationnelle, orientée par des faits - aimerait autant une histoire d'amour si sentimentale.  Mais Aragon est sentimental, ses deux personnages principaux se dévorent d'un amour impossible voire vain- et basé sur rien hormis quelques petites rencontres, sans trop l'être. Il garde - surtout à la fin en fait - un sang froid intellectuel que je trouve impressionnant. De la même manière Aragon semble un très, très fin observateur des humains et de leurs interactions. Ses remarques - presque des aphorismes - sur le comportement de ses protagonistes sont convainquantes(et déprimantes par leur réalisme de temps en temps). Un livre très fort.

Monday, December 31, 2012

Nord

Lecture difficile. J'ai eu du mal à finir Nord de Céline en parallèle avec mes études. Ce roman autobiographique est beaucoup moins accrocheur que son œuvre la plus connue, Voyage au bout de la nuit. Le style d'écriture est par ailleurs peu accessible. Céline y décrit le début de son exil après la fin du régime de Vichy et l'occupation allemande de la France. L'auteur a été qualifié par Malraux de « pauvre type » mais de « grand écrivain », admiré pour son Voyage au bout de la nuit et condamné pour son collaborationnisme intellectuel et ses diatribes antisémites.

En 1944, il fuit Paris avant la libération, craignant les répressions dont il pourrait faire l'objet. Il se rend en Allemagne, à Baden-Baden, puis à Berlin et finalement à Kränzlin (Zornhof dans son roman - petit village aux alentours de Berlin). Céline décrit une Allemagne en désarroi dans les derniers mois de la guerre, les fêtes orgiaques à Baden-Baden où - comme partout - tout le monde sait que la guerre est perdue mais personne ne l'admet, la corruption voire la tromperie à Zornhof où un dernier SS et la police règnent toujours sans que l'espoir ni la croyance ne subsiste. C'est un monde apocalyptique qu'il voit et décrit peuplé de personnage désespérés, perdus et sans scrupules. Il y voit relativement clair sans doute.

Pourtant l'auteur est incapable d'appliquer cette franchise intellectuelle à lui-même. Non seulement attaque-t-il ceux qui osent le qualifier dans la France d'après-guerre d'hypocrite et de ridicule, et dénonce-t-il leur focalisation sur lui - sans doute à raison vu l'importance de la collaboration en général - mais il nie aussi toute erreur de sa part. Il estime ne pas avoir commis de fautes, réagissant seulement à des circonstances difficiles . Il prétend s'être retrouvé dans cette situation à son insu et le lecteur cherche en vain une réflexion de sa part sur l'horreur du régime nazi et sur sa collaboration (intellectuelle).

Une lecture difficile donc, au niveau linguistique et en raison de son contenu. Le livre est loin d'atteindre la qualité de Voyage au bout de la nuit, mais reste néanmoins intéressant.

Thursday, December 27, 2012

La construction de l'Europe

La construction de l'Europe de Pierre Gerbet est une histoire de l'intégration européenne commençant avec les idées intégrationnistes du début du 20ème voire avant et se terminant à la fin de ce dernier siècle. Je l'ai lu il y a carrément trop longtemps pour en faire une critique adéquate surtout parce que Gerbet présente une vue globale des développements sur plusieurs décennies. Pourtant l'auteur réussit à permettre au lecteur de développer une meilleure connaissance l'histoire de l'intégration. Peu importe si cela inclut les tentatives d'intégration avortées des années 20, les essais forcés ou échoués de la deuxième guerre mondiale, voire les crises des années intermédiaires entre l'échec de la Politique européenne de défense et l'Acte unique.

Une petite collection des meilleurs citations afin de conclure:
  • Napoléon à Sainte-Hélène : Je ne pense pas qu'il y ait en Europe d'autre grand équilibre possible que l'agglomération et la conféderation des grands peuples.
  • Les apôtres du mouvement des nationalités espéraient que les peuplés libérés, pacifiques par nature, seraient frères.
  • Bismarck : L'Europe n'est qu'un mot employé par les puissances, qui exigent des autres ce qu'elles n'osent pas réclamer en leur nom.
  • Ernest Renan : Les nations ne sont pas quelque chose d'éternel. Elles ont commencé, elles finiront. La confédération européenne, probablement, les remplacera [1887!].
  • Edvard Beneš comme militant du Pan-Europe de Coudenhove-Kalergi
  • 16 juin 1940, proposition d'une Union franco-britannique au gouvernement de Reynaud, même soirée que celui démissionne et Pétain est nommé Président du conseil

Wednesday, August 29, 2012

Chien blanc

Un français qui voyage aux Etats-Unis et les expliquent à ses contemporains français voire européens. Quoi de neuf? Ce n'est ni Crèvecoeur, ni Tocqueville mais une version littéraire de la vie de Romain Gary et son épouse Jean Seberg entre LA et Paris en 1968. Le Chien blanc du titre fait référence à un chien dressé contre les noirs qui leur tombe dans les mains et qui l'auteur/le personnage principal veut faire guérir avec l'aide d'un dresseur d'animaux noir. Gary (l'auteur) démontre bien le racisme des blacks autant que des blancs dans son livre au même temps qu'il y voit la futilité d'une lutte où les blacks se sentent américains sans de le s'admettre tout à fait.

Un livre qui bouge (saute?) entre la vie familiale de Gary, le civil rights movement, la bataille de rue à Paris en 68, et plusieurs individus sur les différents côtés.Ce mélange est son forte mais aussi son faiblesse. Parfois le récit faisait l'impression de manquer de cohérence mais au même temps quelques descriptions font une forte impression sur le lecteur (voire moi) par exemple un leader militant des noirs Afro-Américain 'Red' dont un fils à déserté l'armée, l'autre y fait carrière ou la scène où Gary et un co-resistant dessinent des slogans de leur jeunesse (sur l'Espagne et des autres sujets) sur un mur dans le Paris révolté de 68.

Saturday, August 11, 2012

La Révolution Confisquée

Pierre Puchot nous offre une Enquête sur la transition démocratique en Tunisie intitulée La Révolution confisquée. L'auteur travaille sur le Maghreb pour Mediapart et avait déjà publié un recueil de ses articles l'année passée sous le titre de Tunisie, une révolution arabe. Autant que j'ai été fasciné par son compte rendu minutieux du 14 janvier (sur Nawaat en accès libre) je dois dire que je n'ai été que peu convaincu par son nouveau livre. En partie peut-être parce que le livre paraît - je soupçonne et crains - n’être qu'un autre recueil d'articles voire d'enquêtes vite combinés, sans vrai fil conducteur, sans vrai argument. Même le titre La Révolution confisquée qui me faisait craindre dès le début un tract dominé par la vision de l'élite francophone ne se trouve pas justifié par le texte.

Le texte finalement me semble paradoxal. Puchot est bien conscient de la déconnexion entre la population dans son ensemble et "'l'élite' fatiguée [...], intoxiquée par l''école française'" et pourtant son livre se base essentiellement sur le témoignage de cette élite. Cela se voit surtout dans ses choix d'interviews cités mais aussi dans certaines accentuations. 

Vers la fin par exemple il dresse le portrait d'une jeune femme révolutionnaire Olfa Riahi, une journaliste, activiste politique faisant clairement partie de la bourgeoisie aisée de Tunis. Cette femme, dont je ne veux douter ni du zèle révolutionnaire ni de sa contribution à la révolution, n'est, de toute évidence, en rien représentative des jeunes chômeurs de l'intérieur du pays sans qui cette révolution n'aurait jamais eu lieu. Comme elle le dit elle-même "le cœur de la révolution [est] plutôt le 'petit triangle' entre Sidi Bouzid, Meknissi et Menzel Bouzayane." C'est seulement "à Kasbah I [qu']Olfa entre en contact avec une Tunisie qui lui est totalement inconnue."  

Puchot tombe - comme beaucoup d'observateurs étrangers - dans le piège d'une description de la Tunisie basée sur son élite multilingue et facilement accessible. Le fait qu'un article qu'elle publie sur Facebook soit traduit par "un journaliste allemand du magazine Stern" et que "dans plusieurs pays, en plusieurs langues, d'autres magazines le republient" ne signifie en rien que cet article a eu une influence sur le cours de la révolution. Le fait qu'Olfa écrit "un article sur le site francais Rue 89, pour expliquer pourquoi elle juge encore utile de manifester" montre à quel point sa lutte a été déconnectée de ceux qui se sont battus contre la police dans ce "petit triangle" en décembre et qui eux n’écrivent pas en français, ne connaissent même pas Rue 89.

Et pourtant il est clair que l'auteur connaît les faits, propose - parfois - une analyse lucide. Quand il cite "un pays fragmenté par un puissant régionalisme" comme peut-être le plus grand problème de la transition démocratique dans sa conclusion par exemple. Les jours et heures précédant la chute du régime de Ben Ali sont aussi détaillés d'une manière impressionnante. Mais il semble trop souvent se perdre dans ces détails ou enchaîner des faits voire anecdotes sans développer une vue plus globale et plus pertinente - ce qui me fait craindre que ce livre aussi n'est qu'un recueil d'anciens articles ou enquêtes.

La critique peut-être essentielle est que l'auteur ne me donne pas l'impression d'avoir réussi à se débarrasser d'un prisme français voire occidental (ou plutôt orientalist). Sa description du tourisme est frappante dans ce sens. C'est un sujet important sans doute et je ne nie pas qu'il y a une "crise structurelle du tourisme tunisien", mais si "la contribution à la croissance tunisienne de l'hôtellerie est en constant recul depuis trente ans" en quoi est-ce une mauvaise nouvelle? La croissance tunisienne depuis les années 1980 a été relativement forte, le pays est aujourd'hui moins dépendant du tourisme. Pourquoi alors cette focalisation sur une industrie qui n'emploie que 10% de la population et ne représente que 8% du PIB si ce n'est pas à cause du prisme français qui ne voit la Tunisie que par le tourisme de masse, alors qu'un million de Français par an visite ce pays?

En somme, Puchot nous offre un livre intéressant sur la Tunisie post-révolutionnaire, plein de détails que je ne connaissais pas mais aussi plein de passages peu pertinents - outre Olfa Riahi, la concentration sur plusieurs pages sur le Parti du travail tunisien (PTT) et sa fin bizarre introduisant une comparaison - très positive pour la Tunisie d'ailleurs vu que sa révolution est censée avoir été confisquée - entre la Tunisie et Cuba. Au contraire il n’adresse que très peu ce que je considérais comme les sujets les plus importants de la Tunisie en transition: 
  • Ennahdha, le parti qui a remporté les premières élections libres et qui va sans doute dominer la scène politique tunisienne pour la décennie à venir.
  • Le chômage et comment il peut être résorbé - hors du secteur touristique clairement en déclin - notamment via une réforme du système éducative.
  • Les importantes différences de niveau de développement entre régions qu'il mentionne à la fin sans en avoir vraiment parlé avant.
  • La réforme de l'administration et la justice transitionelle.

Wednesday, April 18, 2012

Nos vingt ans

Il doit être incroyablement difficile de s'essayer dans le même métier que son père ou sa mère et dont celui excelle. Autant plus peut-être si on doit se mesurer pas avec un parent mais avec son mari, son compagnon. Il y en ceux qui réussissent, Klaus ou Heinrich Mann par exemple ou Justin Townes Earle, mais il y en surtout qui n'arrivent pas à sortir de leur médiocrité qui ne semble que plus frappant quand comparé à cet autre personne.

Voici alors Clara Malraux, femme d'André Malraux dans les années vingts, issue d'une famille juive bourgeoise franco-allemande elle grandit à Paris où elle rencontre André et mariât cet homme beaucoup plus pauvre qu'elle d'un coup de foudre. Ils passent deux ans de voyage et plaisir à Paris, en Tunisie, en Allemagne, Autriche et ailleurs quand il réussit à perdre son argent à la bourse. Il faut un moyen de faire de l'argent alors. Et André propose l'idée fantaisiste d'aller en Indochine (Cambodge) afin d'y voler des statues dans des temples peu connus et le vendre aux États-Unis après. Fou. Mais c'est ce qu'ils faisaient. Sans beaucoup de succès vu qu'ils finissent tous les deux en prison. Clara finalement rentre en France et réussisse à lui libérer aussi suite à une campagne basé sur le début de son renommé autant qu'auteur.

Nos vingt ans c'est l'histoire de leur rencontre alors et ces aventures qui suivait. Et pourtant qu'elle est clairement inférieure à son mari en tant qu'auteure, Clara sait raconté cet histoire avec des émotions qui l'accompagnait, pas seulement en Indochine mais aussi avant avec sa famille franco-allemand directement touché par la première guerre mondiale. Elle fait même des références à son futur (en terme de chronologie de sa vie) de résistante pendant la deuxième guerre. 

Un couple libre, fou et admirable et un livre qui valait bien son coup.

Friday, March 02, 2012

Vingt ans pour plus tard

Similaire que Enfances tunisiennes Vingt ans pour plus tard consiste de plusieurs auteurs qui y racontent '4 nouvelles et un conte'. Les auteurs ne sont pas tunisiens pour la plupart mais y ont vécu en résidence d’écriture. Ceci fait que les textes différent fortement entre-eux dans la perspicace de leurs observations de la société voire dans le fait qu'il s'agit proprement d'un thématique tunisien ou juste d'une histoire qui prend place en Tunisie. Je dois avouer que j'avais du mal a retrouver la Tunisie dans laquelle je vis dans beaucoup de ces nouvelles. Ananissoh dans sa description des relations amoureuses réussit le mieux dans ce sens. Pour des autres Filali qui raconte une histoire qui pourrait prendre place partout me plaisait de plus, surtout je crois parce que les autres auteurs semblaient de n'avoir pas assez d'esprit critique voire une perception trop optimiste pour ne pas dire assez profond de la société tunisienne. Je ne veux pas avec cela faire un jugement de la Tunisie toute entière et négative mais il est clair qu'il s'agit ici d'une société pleine de conflits, pleine de problèmes (sociaux, économique, dans le rapport homme-femme), et d'ignorer ces aspects trop ne sert a peu de mon point de vue.

Friday, November 11, 2011

Alexandre Dumas à Tunis

Je suis en train d'attraper les observations sur les livres que j'ai dernièrement lus, ce qui ne jamais bien. Mais hélas, ça arrive malheureusement. Alexandre Dumas à Tunis - Impressions de voyage a été écrit par Dumas père mais ici a été excepté par une maison d’édition tunisienne. Je crois que le récit faisait parti d'un texte plus longue auparavant qui contient aussi des détails du voyage de Dumas et compagnie en Espagne et Algérie.
Dumas voyageait très classe sur un vaisseau de la marine française et visitait Bizerte et Tunis seulement en Tunisie. Quand même ses observations restent pertinentes et intéressantes, il a clairement lu un peu sur le sujet et avoir eu des échanges avec des autres qui s'y connaissaient mieux. Ses descriptions de certains scènes de châtiment, une exécution typique sur Bab Souika (!), ainsi que des relations hommes-femmes et femme en ville contre femme dans le désert sont assez révélateur. Le livre reste court et plain de détails peu pertinent - le succes de la chasse partout - mais m'a donne un aperçu intéressant d'un Tunis qui n'existe plus vu par un étranger lettré.

Sunday, September 25, 2011

Adam Lux

Ein - weiteres - frappierendes Beispiel für mein furchtbar oberflächliches Geschichts- und Allgemeinwissen. Adam Lux von Stefan Zweig erzählt in zehn dramatischen Bildern die revolutionären Lebensjahre von Adam Lux. Dieser war als Abgesandter der freien Republik Mainz im revolutionären Paris um dort dem nationalen Konvent dort den Kern eines fränkisch-deutschen Bündnisses anzutragen. Die blutige Jakobinerherrschaft entgeistert ihn in seinem idealistisch-naiven Revolutionsglauben und nach Marats Ermordung provoziert er durch eine verherrlichende Darstellung der Mörderin Marats, Charlotte Corday, seinen Tod herbei.

Ein pazifistischer Revolutionär aus Kostheim, welcher mit seinem Opfertod die Ideale der Revolution gegen sich selber zu retten versuchte. Eine verrückte Geschichte und gerade in ihrer deutsch-französischen Natur mir bis dato vollkommen unbekannt.