- Vous m'avez parlé de Faulkner, d'Absalon! Absalon! Le roman se trouvait aussi dans la bibliothèque de Buchenwald... Vous l'avez lu en allemand.
- Voilà, lui dis-je. Faulkner, vous savez le goût que j'en ai. Sartoris est l'un des romans qui m'a le plus marqué. Mais Absalon! Absalon porte à l'extrême, de façon obsessionnelle, la complexité du récit faulknérien, toujours construit en arrière, vers le passé, dans une spirale vertigineuse. C'est la mémoire qui compte, qui gouverne l'obscurité foisonnante du récit, qui le fait avancer... Hemingway construit l'éternité de l'instant présent par les moyens d'un récit quasiment cinématographique... Faulkner, quant à lui, traque interminablement la reconstruction aléatoire du passé: de sa densité, son opacité, son ambiguïté fondamentales.
No comments:
Post a Comment