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Saturday, December 25, 2010

L'insurrection qui vient

Trois an de retard, mais avec mon intérêt ressuscité par la discussion en Allemagne j'ai finalement réussi à lire l'Insurrection qui vient écrit par un comité invisible. Quoi ajouter sur un tract politique qui a été si commenté (hier die taz, die FAZ und die SZ)? Quoi même penser d'un texte si tronqué et universel dans son choix de sujet?

J'ai été déçu pendant ma lecture, tous ces critiques avaient suscité une attente qui aurait peut-être été impossible à remplir. Pour moi le texte n'est pas autant basé sur un individuel (et cohérent) argument mais est plutôt une collection d'observations même si celles sont clairement perspicaces et révélateurs et très citable (voir mon compte de Twitter). Elles sont surtout d'un cynisme (ils, même moi, diraient plutôt réalisme) et composées avec un esprit critique, que j'adore. Le problème pour moi a été qu'ils combinent cette description du monde d'aujourd'hui avec une prophétie de l'insurrection qui viendrait qui est d'une naïveté frappante et simplement peu crédible.

L'ironie de la situation, les auteurs célèbrent la violence des banlieues de 2005 peut-être ils seraient contents avec celle de 2010 à Lyon aussi, mais ils ne semblent pas réaliser qu'eux (les auteurs) font partis de ce système discriminatoire et oppressive contre lequel les banlieusards s'expriment, un système qui ne leur donnent pas les mêmes opportunités que précisément les auteurs de ce tract. Ceux-ci comptent profiter du système en demandant des bourses d'université et vivant d'elles! Ils veulent se rencontrer avec des autres révolutionnaires et discuter stratégie dans les autres métropoles internationales! En sommaire ils ne semblent pas réaliser qu'ils n'ont rien a voir avec un jeune sans bac qui exprime sa colère contre la société qui lui montre ce qu'elle a sans lui donner une vraie possibilité de l'acquérir.

Ils attaquent au contraire leurs (a priori) alliés naturels les bobos de la décroissance, de la consommation bio et d'une vie saine tout court. Le problème avec cela évidemment est que j'ai du mal à voir comment ils diffèrent de ceux qu'ils critiquent. Des bobos contre leurs grés si vous voulez, comme moi vraiment. Leurs rendez-vous internationaux, leurs bourses cela ne ressemble-t-il pas à la vie des adhérents de bio et d'Apple? (Car "Apple et la décroissance s'entendent curieusement sur la civilisation du futur.")

Finalement, qu'est-ce que c'est leur remédie aux problèmes mondiaux ou plutôt sociétaux? La violence (Meinhof: "und natürlich kann geschossen werden"), l'exploitation des structures existantes tout ce qui mènerait vers une utopie anarchiste où les inconnus se parlent et où les communes s'organisent eux-mêmes afin d'assurer approvisionnement des gens. Faut-il même la commenter cette utopie? Comment peut-on revenir à une société pre-industriel où chacun contribue ce qu'il peut ou sait faire pour le bien être de tous sans stimulant monétaire vu qu'on habite dans un monde dominé par des métropoles géantes sans des liens familiales d'un autre époque? A-t-elle jamais existé cette utopie d'ailleurs? N'était-elle pas une société raciste, répressive envers des femmes, guerroyée?

Je suis loin d'être impressionné honnêtement. Le document est un trésor de citations, de pensées et analyses pertinentes mais il n'est pas un argument politique cohérent ni propose-t-il quoi que soit réaliste comme soulagement pour une situation déplorable (une société consommatrice, superficielle, discriminatoire, inégale, exploitatrice et destructrice) que ses auteurs critiquent avec raison.

Monday, December 20, 2010

Mosquitoes

Slowly but surely I am working my way through the Faulkner canon. Now Mosquitoes, one of his earliest novels, only the second one published in fact. Eve more so than Faulkner's third novel Sartoris it is clear that Mosquitoes was not written by the author that found his voice in his later works. There are hints of it here and there, the philosophizing and theorizing on what happened and why. Yet, for the most part this Faulkner is much less of what makes him himself and so mythical later on. Much of the book is based on dialogue for example and not the extended reported dialogues or monologues of later books that allow for so much more twisting and turning within the protagonists' thought processes.

What was striking about Mosquitoes, negatively I dare say, is the portrayal of women which Faulkner proposes here. First of all are most of his active characters (Quentin Compson, Thomas Sutpen, Lucas Beauchamp...) men of course, women are objects only in most of his writing. Here they remain objects while being actors also. This, from a feminist point of view, leads to a deplorable portrayal of women as selfish, vain, really kind of stupid and erratic. There might be one, semi-sensible woman part of this novel, yet she of course is alone and desperately looking for a man, any man really. The starkness of this portrayal is really quite ridiculous from today's point of view and Faulkner being Faulkner I cannot hold a grudge against him for It. Yet, it's too blatant an issue in this novel to ignore it. Men in a way are not necessarily portrayed as better human beings, but rather as failed yet intelligent ones. That means where the women don't think and act stupidly, men do so as well but against their better judgement.

Mosquitoes thus is mainly of interest as the early work of a great writer who has penned an interesting novel not yet on the level of where he will be a few years later. Stemming from the pen of anyone else, this review would focus more onto the novel's strengths because it is a beautiful read still just overshadowed by what was too come.

Finally, a completely baseless hypothesis. I wonder whether Sartre's Mouches were inspired (for the title alone) by this novel. Ever since I read Le Sursis, I've mentally associated the two and it would seem to make sense for Sartre to turn the constant annoyance of the mosquitoes in Faulkner's novel to a play of his own. Or maybe not, but somehow it made sense when I came up with it.

Thursday, December 16, 2010

Andernorts

Ein merkwürdiger Zufall, wie ihn das Leben so oft spielt. Ich kaufte mir nach einer Rüge eines Freundes, daß ich nicht genug moderne Literatur lesen würde, einen ganzen Packen (3-4) Bücher von jüngeren (bzw noch lebenden was ja für mich schon ein Fortschritt ist) Autoren, welche positiv in den Medien bedacht worden waren und mich ansprachen. Doron Rabinovici Andernorts also, ein österreichischer Jude aus Wien. Rabinovici ist neben seiner Autorentätigkeit Historiker und verfasste seine Doktorarbeit über die erzwungene Zusammenarbeit Wiener Juden mit der Gestapo in der Fahndung im Untergrund lebender anderer Juden, ein Thema (siehe den oben erwähnten Zufall) mit welchem ich insofern einigermaßen bekannt bin als daß die Nazis die gleiche Taktik später in Berlin anwandten und ich hierzu bereits eine Doktorarbeit las.

Lange Rede, kurzer Sinn. Ein Autor mit einem interessanten kulturellen Hintergrund also, akademischem Interesse obendrein. Andernorts entspricht nun ironischerweise wenig dem hier jetzt aufgebauten Drohbild, sondern ist eher als angenehmer Unterhaltungsroman zu bezeichnen. Auch wenn der Hauptdarsteller das literarische Zerrbild des Autors ist und dieser sich sicherlich hier mit seinem österreichisch-jüdischen Erbe bzw Leben auseinandersetzt, so tut er dies doch in einer sehr aufgeschlossen und lockeren Weise. Vielleicht ist sein Roman pädagogisch zu verstehen und soll Leser ansprechen, welche vor ähnlichen Thematiken bzw Autoren sonst eher zurückschrecken. Ich weiß es nicht. Ein lohnenswerter, schnell gelesener Roman in jedem Fall.

Wednesday, December 08, 2010

Le Coeur des enfants léopards

Le reproche le plus pertinent de néocolonialisme qu'on peut faire aux français même ceux qui condamne le Françafrique et toute intervention dans le genre de Sarkozy à Dakar en 2007 est qu'ils ne lisent très peu de littérature francophone qui ne soit pas franco-français. Une petite phrase dans Le Monde de livres il y a quelques mois m'a fait remarquer cela et je l'ai dû affirmer à plusieurs reprises depuis. Comme (trop) souvent en découvrant une trou de connaissance de mon part j'ai essayé de m'y mettre un peu. Cela m'a fait découvrir des auteurs comme Kateb Yacine ou Ahmadou Kourouma. Cette fois ci, c'est Wilfried N'Sondé alors et Le Coeur des enfants léopards.

N'Sondé est un cas particulier dans le sens qu'il est né en Congo-Brazzaville, mais a grandi en France. Aujourd'hui, et depuis 18 ans, il habite à Berlin où il se sentait plus confortable comme étranger qu'en face du traitement comme étranger en étant français à Paris (taz). D'une façon assez drôle il pose des problèmes d'identification similaire aux auteurs habsburgiens que j'ai lu récemment.

Son livre est un cri de rage et d’amour (afrik.com). L'histoire d'un jeune banlieusard qui se retrouvent dans le prison complètement défoncé et bourré et qui laissent dans une longue monologue intérieur à peine interrompu par des changements de perspective passé sa vie devant soi. Il est partagé entre son arrière-plan africain représenté par un ancêtre donnant du conseil et sa vie en France représenté par la fille qu'il aime, entre ses vieilles habitudes de banlieue et le début de ses études.

Le lecteur se voit emballer dans cette monologue, incapable de s'en détacher, sans doute pas toujours d'accord avec le protagoniste mais ressentant sa peine et sa détresse. C'est un sort de La Haine littéraire en plus intelligent et réfléchi. Le seul reproche qu'on peut faire à l'auteur est la perplexité (pauvre traduction pour Hilfslosigkeit) avec qu'il laisse son lecteur à la fin. Si c'est ça la vie pour certains-uns (et sans doute beaucoup trop), que faut-il faire contre?

Saturday, December 04, 2010

The Bridge on the Drina

For once neither of my usual trilingual fare but a Yugoslav (Bosnian?) author writing in Serbo-Croat. Ironically, he is nonetheless comparable to my most recent trend of Habsburgian authors reflecting on the disappearance of the country of their youth (Ernst Weiss, Joseph Roth). Except that he is completely different of course. I hope this beginning has been sufficiently confusing by now. Ivo Andrić is an author (and diplomat before that) born in Bosnia who spent his formative years in the Austro-Hungarian Empire, getting his PhD in Graz for example. Yet, as a Yugoslav nationalist, he is imprisoned during the First World War by the Austrians (or Hungarians or, most fitting, simply the army). Thus, while he was in way shaped by the same forces which affected the aforementioned German-language, he drew almost the opposite conclusions from them. His writing does not reflect a longing for a glorious (glorified?) past, but rather a potential such future even while coupled with a loss of identity which occurred earlier (namely, the disappearance of the Ottoman Empire from the Balkans).

In The Bridge on the Drina Andrić recounts the history of a bridge which the Ottomans had built near Višegrad crossing the Drina and the fate of the accompanying town. Said town is populated by Christians, Muslims, and Jews; Serbs and Turks; Askhenazi and Sephardim. With the withdrawal of the Ottoman forces, the Austrians and Hungarians move in as well. Even an Italian makes his living there. Yet, Andrić gives a hard to read tableau of this truly European melange. His groups live next to one another, not with each other, they rarely intermingle, try to hold on to their customs in the face of change, and fail even at that.

This is a book hard to judge, even harder to describe. Literary speaking I was not enamored with Andrić's writing (or the translation thereof). There is no story which the reader latches onto, not even many recurring characters. Rather the novel at times seems like literary equivalent of a documentary. Never trying to excite or to truly captivate the reader, but to inform him, to give him an understanding of the Babel that Bosnia was (and is?). It is not an easy book to enter into, but one that slowly grows on one and rewards the obstinate reader at the end.