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Friday, April 22, 2011

Le Feu

Le Feu d'Henri Barbusse a été parmi les plusieurs livres que je me suis acheté dans un coup de foudre suivant le versement de mes premières salaires ces derniers mois. Chacun gaspillera son argent comme il peut, eh? Malheureusement j'ai décidé de changer du continent peu après et la plupart de ces nouvelles acquisitions garni la chambre d'enfance de mon père chez ma grande-mère maintenant. A qui cela servirait je ne sais pas non plus. Barbusse au contraire m'a accompagné sur le voyage ici et dans mes premiers dix jours en Tunisie.

Pourtant la lecture en a souffert. Assis dans un café de Tunis, entouré par une foule des gens différents et intéressants, les oreilles pleines des sons étranges, frappé par la vie dans un monde si distingué que celle des capitales européennes dont je suis un habitué, la lecture sur la guerre des tranches en 1914 ne s'accordait pas bien. J'ai mis beaucoup trop de temps à finir ce livre alors et mon appréciation de lui en a souffert. Dommage parce que Barbusse même dans la façon interrompue et lente que je l'ai lu arrive bien à peindre une image de l'horreur de cette guerre - dont il, l'auteur, a été participant volontaire! Il décrit la solidarité des petits soldats entre eux (même parfois sur les deux côtés), leurs dépits pour leurs supérieurs, la incompréhension entre le front et les soldats d'arrière voire des civils. Il permet le lecteur de comprendre qu'est-ce que c'était l'affreux de cette guerre non pas seulement avec le cerveau et abstrait mais avec la puante misère qui dominait le quotidien des poilus. J'aurais juste bien aimé de le lire plus afin d'y entre mieux dedans.

C'est ça la guerre [...] c'est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l'eau jusqu'au ventre, et la boue et l'ordure et l'infâme saleté. C'est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C'est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aigus, c'est cela et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l'argent, ni le chant de coq du clairon au soleil.

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