Une des raisons pour lesquelles je préfère largement vivre à l'étranger que dans mon pays d'origine est que je suis convaincu qu'avoir une perspective d'étranger facilite la détection des anomalies, des bizarreries d'un pays. Que puis-je alors apporter à la couverture massive des élections régionales en France?
Dans ma lecture des quotidiens hier, j'ai été frappé par l'aspect référendaire de ces élections. Sans doute les élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie vont être scrutées de près de la même manière en Allemagne bientôt. Mais cela sera le cas parce qu'il y a de vrais enjeux. Est-ce que la coalition entre les conservateurs et les libéraux va perdre sa majorité au sein du Bundesrat (le Sénat allemand)? Y aura-t-il une coalition entre les conservateurs et les verts ce qui créerait un précédent important au niveau national et changerait les données et les possibilités d'arriver au pouvoir pour les conservateurs surtout?
En France, objectivement il n'y avait pas d'enjeux nationaux. Sarkozy reste Président, Fillon Premier Ministre, l'UMP garde sa majorité à l'Assemblée nationale (évidemment) ainsi qu'au Sénat (peut-être même plus évidemment, vu que cela est le cas depuis 1958). Il y a eu un petit remaniement au gouvernement, une ouverture à droite. On y trouve des chiraquiens et même un villepiniste maintenant. (Le Monde) Gähn (presque impossible de traduire: Baillons-nous ensemble peut-être)!
Pourquoi autant de tralala alors? Pour moi l'importance de ces élections réside dans quelques aspects politiques particuliers à la France qui font d'elles, peu importantes dans les faits, un enjeu national. Tout d'abord le fait que toutes les élections régionales se déroulent en même temps fait que les gens (ok, les ~50% qui votent et les médias) y prêtent attention, ce qu'ils feraient beaucoup moins s'il y avait des élections en Guyane aujourd'hui et en Alsace dans un mois.
Après il y a une double constellation qui assure que les élections sont en effet un référendum sur le Président beaucoup plus qu'une élection pour des gouvernements régionaux. Premièrement, le cumul de mandat rend possible la présence de 20 membres du gouvernement sur les listes électorales de la majorité. Si dans la région de Berlin je pouvais voter pour ou contre disons Guttenberg (le Ministe de la défense allemand), cela changerait complètement les données, les bases de mes décisions électorales.
Deuxièmement, la France est une démocratie bizarre (ou disons différente juste pour que personne ne commence à râler) dans le sens qu'on y trouve un Président et un gouvernement (sa majorité pour le moment, même si pas nécessairement et toujours) avec peu de contre-poids institutionnel. Il y a une minorité à l'Assemblée nationale évidemment, mais elle n'arrive que rarement à se faire remarquer au sein de l'hémicycle (HADOPI; chant de la Marseillaise). Une large majorité conservatrice ainsi qu'une forte discipline de fraction (au contraire des Etats-Unis ou même parfois de l'Angleterre - non, je ne connais pas de chiffres là-dessus, mais je suis assez sûr que j'ai raison). De plus la France n'a pas de Supreme Court ou Bundesverfassungsgericht. Certes, on y trouve le Conseil constitutionnel et le Conseil d'état, mais non, ce n'est pas la même chose.
Un exécutif peu contrôlé institutionnellement suscite de la méfiance évidemment et de l'opposition sous des formes extra-institutionnelles (voir l'histoire de l'APO en Allemagne par exemple - Wikipedia). En France cela mène entre autre à un grand nombre de manifestations et de grèves, à une mise en danger de la paix sociale. Et aussi (en combinaison avec le cumul de mandats évoqué auparavant) à une pertinence a priori surprenante des élections régionales d'un point de vue national.
Dans ma lecture des quotidiens hier, j'ai été frappé par l'aspect référendaire de ces élections. Sans doute les élections en Rhénanie-du-Nord-Westphalie vont être scrutées de près de la même manière en Allemagne bientôt. Mais cela sera le cas parce qu'il y a de vrais enjeux. Est-ce que la coalition entre les conservateurs et les libéraux va perdre sa majorité au sein du Bundesrat (le Sénat allemand)? Y aura-t-il une coalition entre les conservateurs et les verts ce qui créerait un précédent important au niveau national et changerait les données et les possibilités d'arriver au pouvoir pour les conservateurs surtout?
En France, objectivement il n'y avait pas d'enjeux nationaux. Sarkozy reste Président, Fillon Premier Ministre, l'UMP garde sa majorité à l'Assemblée nationale (évidemment) ainsi qu'au Sénat (peut-être même plus évidemment, vu que cela est le cas depuis 1958). Il y a eu un petit remaniement au gouvernement, une ouverture à droite. On y trouve des chiraquiens et même un villepiniste maintenant. (Le Monde) Gähn (presque impossible de traduire: Baillons-nous ensemble peut-être)!
Pourquoi autant de tralala alors? Pour moi l'importance de ces élections réside dans quelques aspects politiques particuliers à la France qui font d'elles, peu importantes dans les faits, un enjeu national. Tout d'abord le fait que toutes les élections régionales se déroulent en même temps fait que les gens (ok, les ~50% qui votent et les médias) y prêtent attention, ce qu'ils feraient beaucoup moins s'il y avait des élections en Guyane aujourd'hui et en Alsace dans un mois.
Après il y a une double constellation qui assure que les élections sont en effet un référendum sur le Président beaucoup plus qu'une élection pour des gouvernements régionaux. Premièrement, le cumul de mandat rend possible la présence de 20 membres du gouvernement sur les listes électorales de la majorité. Si dans la région de Berlin je pouvais voter pour ou contre disons Guttenberg (le Ministe de la défense allemand), cela changerait complètement les données, les bases de mes décisions électorales.
Deuxièmement, la France est une démocratie bizarre (ou disons différente juste pour que personne ne commence à râler) dans le sens qu'on y trouve un Président et un gouvernement (sa majorité pour le moment, même si pas nécessairement et toujours) avec peu de contre-poids institutionnel. Il y a une minorité à l'Assemblée nationale évidemment, mais elle n'arrive que rarement à se faire remarquer au sein de l'hémicycle (HADOPI; chant de la Marseillaise). Une large majorité conservatrice ainsi qu'une forte discipline de fraction (au contraire des Etats-Unis ou même parfois de l'Angleterre - non, je ne connais pas de chiffres là-dessus, mais je suis assez sûr que j'ai raison). De plus la France n'a pas de Supreme Court ou Bundesverfassungsgericht. Certes, on y trouve le Conseil constitutionnel et le Conseil d'état, mais non, ce n'est pas la même chose.
Un exécutif peu contrôlé institutionnellement suscite de la méfiance évidemment et de l'opposition sous des formes extra-institutionnelles (voir l'histoire de l'APO en Allemagne par exemple - Wikipedia). En France cela mène entre autre à un grand nombre de manifestations et de grèves, à une mise en danger de la paix sociale. Et aussi (en combinaison avec le cumul de mandats évoqué auparavant) à une pertinence a priori surprenante des élections régionales d'un point de vue national.
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